‪César Franck – Prélude, Fugue et Variation Op. 18‬

Le Prélude, Fugue et Variation, est une composition pour orgue écrite en 1862 par César Franck (compositeur belge puis français) et dédiée à Camille Saint-Saëns.
César Franck est un compositeur romantique, grande période pour le piano, mais il est professeur d’orgue, et cette oeuvre est écrite dans les règles baroques. Alors, piano ou orgue ?
Je propose ici d’en écouter l’adaptation pour piano. Et, pour aggraver mon cas, je ne vais dire dans cet article que des choses to-ta-le-ment subjectives. 🙂
Il faut dire que ne sors jamais indemne de cette oeuvre…

Rien que le Prélude… Il y a des mélodies impolies je dirais, qui ne saluent pas, entrent dans le coeur sans frapper, et bouleversent. Une fois dedans, c’est cuit, on ne peut plus arrêter, et ce n’est qu’une question de secondes, la vérité va sortir, celle qui, d’un vertigineux recul, révèle les choses cachées sous les tapis de la conscience. Pleurons s’il le faut !

Après un petit Lento (3’30) en forme de sas de diversion, entrons dans la Fugue ❤ (4’34), ce labyrinthe complexe où l’on suit avec bonheur les traces de Bach, et où les choses se dénouent, s’étirent, s’égouttent, se secouent. Une atmosphère minutieuse, où, même si on n’a pas la solution, il est évident qu’elle va apparaître. Le fil d’Ariane est trouvé, il n’y a qu’à le suivre… à chacun son rythme et sa destination.

Quand vient se glisser la Variation (7’54), la reprise du thème offre une atmosphère plus apaisée (même si on peut y pleurer aussi). Serait-ce grâce à la magie de la Fugue ? au pianiste ensorcelé ? Distante vis-à-vis de la musique romantique, je n’entends ici que beauté. Toutes les époques peuvent se fondre avec réussite dans la fugue !

Il faut avoir le temps, être prêt à l’abandon. L’expérience est prenante, toujours différente, pas toujours agréable au mélange brut des sentiments… c’est pourtant la clarté des pensées qui est au bout.

Bonne année à tous !

César Franck : 1822-1890

26 réflexions sur “‪César Franck – Prélude, Fugue et Variation Op. 18‬

    1. Je pense que la version pour orgue peut offrir des émotions toutes aussi fortes et j’ai longuement hésité.
      Franck devait fortement apprécier Bach, lui rendant hommage, jusqu’à le bousculer et le sublimer.
      Merci de partager vos -poétiques- sentiments, j’aime beaucoup les mots qui décrivent une expérience musicale. 🙂

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  1. ah, César Franck… ❤ même si je suis plutôt "rock'n roll", I do appreciate classical music, too… 🙂
    * * *
    bonne année et une excellente santé… car le reste suivra! 🙂 un formidable 2017 parsemé de joie, d'amour, d'optimisme… et d'inspiration! 🙂 amitiés fonsegrivoises, Mélanie Bedos-Nicolas

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  2. Wow! what a wonderful piece. Your words described the array of emotions so well for me. And then the pauses…. the anticipation…. from the softest to the most intense. Thank you for all the joy I receive in the music you post.

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    1. 🙂 Et pourtant, je tente régilièrement ^^ Heureusement qu’il y a des exceptions.
      C’est sûr, il y a de superbes notes dans la musique romantique, des moments magiques. Hélas, juste après vient souvent un motif complètement différent, un changement d’humeur qui détruit l’image précédente. Mais le romantisme n’est-il pas justement l’expression du tourment des sentiments ? A la réflexion (merci de l’avoir provoquée), je crois que je n’écoute pas la musique romantique à la bonne vitesse, ou avec le bon angle. Ou quelque chose comme ça. 🙂

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